
JEAN GUILLAUME-MATHIAUT
Transformant les forêts en « mobilier paysager » à travers ses dessins, sculptures et créations, Jean Guillaume-Mathiaut est un artiste aux multiples facettes dont l'inspiration puise sa source dans la nature. Ce n'est pas un hasard s'il s'est installé à Bourron-Marlotte, village niché au cœur de la forêt de Fontainebleau : c'est là qu'il est né. « Ma mère m'a donné naissance à l'orée de cette forêt. » Ce lien profond avec la nature, forgé dès l'enfance, a profondément influencé son parcours créatif. Animé d'une énergie créatrice inépuisable, Mathiaut a remporté dès l'âge de 23 ans de prestigieux concours d'architecture, dont celui de l'Institut Van Alen, grâce à sa conception d'une maison sur pilotis parfaitement intégrée à l'environnement de Long Island.
Doué pour le dessin, il débute sa carrière en assistant deux artistes contemporains avant d'élargir son expertise en collaborant avec des architectes de renom, dont Édouard François et Jean Nouvel, de 1995 à 2000. Sa rencontre avec Patrick Blanc, botaniste et inventeur des jardins verticaux, le marque durablement. Son engagement pour la nature devient indéfectible. « Ce fut une rencontre décisive. Il m'a appris à intégrer le végétal dans l'architecture et, surtout, à être libre. »
À plusieurs reprises, Mathiaut se rendit en Afrique, dans le pays dogon, pour apprendre les techniques de construction vernaculaires. Il devint ensuite l'assistant de Jean-Luc Choplin, figure emblématique du monde théâtral, alors directeur artistique des Galeries Lafayette. Mathiaut occupa ce poste pendant un an avant de succéder à Choplin, qui s'installa au Théâtre du Châtelet.
En 2005, Mathiaut s'engage dans une nouvelle voie en tant que designer et architecte d'intérieur pour de grands noms du design japonais tels qu'Issey Miyake, Yohji Yamamoto et Rei Kawakubo. Cette opportunité lui permet de donner vie à son propre univers, mêlant sculpture et essence de la forêt. Il crée ses œuvres à partir de troncs d'arbres tombés, érodés ou fossilisés : ses pièces sont une allégorie de la forêt et un hommage à la biodiversité. « J'entretiens une relation chamanique avec cet environnement, qui m'a guéri après un accident et m'a donné la force de me relever. Ces arbres vous rendent au centuple ce que vous leur offrez. Les voir s'éveiller chaque matin est une expérience ressourçante qui nourrit ma pratique artistique. »
Inspirées par les pratiques africaines, les techniques d'assemblage japonaises et ses souvenirs de voyage, ses « tribus de meubles » rendent hommage aux grands mouvements architecturaux – le Bauhaus et le brutalisme – ainsi qu'à Brancusi, dont il admire l'humilité, la liberté formelle et l'intemporalité. Son travail transcende les frontières entre architecture, design et art, offrant au spectateur un regard neuf sur la beauté de notre environnement naturel. À travers ses créations, il s'efforce d'atteindre la précision et la simplicité des formes, au plus près de la nature.
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